En
l'an de grâce 1985, alors que la vague Trash déferlait
sur le monde depuis l'Ouest Américain,l'Europe commençait
à découvrir une pléiade de formations locales qui,
à la manière de METALLICA, ANTHRAX et SLAYER, jouaient
une forme de Hard Rock inédit, racé, brutal pour l'époque
et extrêmement rapide, prenant sa source à la fois dans
la NWOBHM et dans la scène Punk/Hardcore de la fin des années
70/début 80 (GBH, EXPLOITED et des brouettes d'autres groupes
qui aimaient l'alcool, la défonce et les rythmes speed
).
De ces nouveaux barbares nés sur le vieux continent, on retient à présent CELTIC FROST, KREATOR et autres SODOM, mais aussi, il ne faudrait pas l'oublier, ce groupe allemand qui, paradoxalement, se fit l'ambassadeur par la suite d'une sorte de " Happy-Metal " bien éloigné de ses racines primitives : HELLOWEEN. Ayant préalablement fait parler la poudre sur la cultissime compil' de Noise Records " Death Metal " (rien à voir avec le genre musical apparu ensuite, précisons le), HELLOWEEN revient rapidement sur le devant de la scène avec ce premier Mini LP qui fait immédiatement sensation : un succès critique tout d'abord, puisque la formation Hambourgeoise s'affirme immédiatement comme un sérieux espoir Européen en matière de Speed/Trash ; un succès tout court lorsqu'on songe à la pléthore de suiveurs qui s'engouffreront ensuite dans la brèche Les arguments d'HELLOWEEN à l'époque : une musique rapide, voire très rapide pour les critères de l'époque, rugueuse et mélodique à la fois, une sorte d'alliage entre le "Kill'em All " de METALLICA et les mélodies entraînantes de MAIDEN ou PRIEST. Au menu, du début à la fin de la galette, de la double à fond, un chant haut perché et agressif (pas toujours maîtrisé certes, mais quel charme !), des tierces de guitare véloces, des riffs au TNT, une touche d'humour certifié 200% choucroute (cf. le début hilarant de " Starlight "), et au final cinq classiques de Metal en fusion : " Starlight ", " Murderer ", " Warrior ", " Victim of Fate " et " Cry For Freedom ". Avec un mini de cette trempe, la bande de Kaï Hansen entre par la grande porte, du moins dans les curs, et, a posteriori, s'affirme comme un des groupes les plus essentiels de sa génération. |
De gauche à droite : Ingo Schwichtenberg (Drums) Michael Weikath (Guitars) Markus Grosskopf (Bass) Kai Hansen (Guitars/Vocals) |
|
Le premier essai d'HELLOWEEN augurait des lendemains
qui chantent, " Walls Of Jericho ", sans changer foncièrement
la donne, montre un groupe au sommet de son art. Le Speed Mélodique
furieux qui retentit en effet dès les premières mesures
de " Ride The Sky "
pour se terminer quelques dizaines de minutes plus tard avec le somptueux
" How Many Tears " reste, dans le genre, inégalable
et inégalé. " Walls Of Jericho " montre un Kaï
Hansen presque maître de son organe, une paire de guitaristes
talentueux qui donnerait presque des leçons aux plus grands,
un groupe qui maîtrise son sujet avec l'assurance de vieux baroudeurs,
tout cela avec en prime un son un poil plus précis qu'à
l'accoutumée, gardant néanmoins cet aspect râpeux
et Trash qui nous avait fait remuer convulsivement le scalp à
l'écoute du mini ; quant aux morceaux, au nombre de neuf, pas
de commentaire ou si peu : c'est une boucherie.
Nul besoin donc de babillages verbeux et stériles, cet album est indispensable, ne serait-ce que parce qu'il contient l'hymne absolu, le bien nommé " Heavy Metal (is the Law) ". Que les Tubbies méditent |
Que
ceux qui voudraient comprendre le metal mélodique contemporain
sans avoir écouté le troisième opus des citrouilles
montrent l'exemple et se pendent !
Difficile néanmoins de chroniquer ce désormais classique sans faire un petit retour en arrière et s'immerger dans la perspective de l'époque : 1987, c'est (presque) l'apogée du Trash, les débuts discographiques du Death, le virage progressif de MAIDEN qui s'entérine, et le succès grandissant de QUEENRYCHE. Un carrefour créatif au sein duquel HELLOWEEN tire son épingle d'une manière brillante, en prenant cependant beaucoup de risques artistiques (en soi une bonne leçon pour un grand nombre de pompeurs contemporains, soit dit en passant ), au point que Noise Records menacera plusieurs fois de stopper la production de l'album. Le groupe s'attire par ailleurs durablement l'inimité de la frange radicale de ceux qu'autrefois on appelait les Trasheurs, et cela dès la sortie de ce disque que beaucoup considèrent comme LE chef d'uvre d'HELLOWEEN. Première métamorphose, l'irruption dans le groupe d'un jeune chanteur de 18 ans, Michael Kiske, en lieu et place de Kaï Hansen. A première ouïe, c'est un clone de Geoff Tate (QUEENSRYCHE), mais plus le temps passe et plus on se rend compte que le jeune homme possède des qualités prodigieuses qui feront de lui ce qu'il est à présent : un jeune " has-been " certes, mais surtout une légende du Metal. Plus lyrique que son prédécesseur, ce chanteur fraîchement intégré se distingue en effet par un registre vocal impressionnant et par la facilité déconcertante avec laquelle il perche sa voix sur des hauteurs insoupçonnées. Second changement : le ralentissement sensible du tempo. Hormis " I'm Alive " et " Twilight of The Gods " qui cavalent à un rythme fort soutenu, le reste de l'album apparaît bien plus pépère qu'à l'accoutumé, le groupe s'accordant même une incartade avec la magnifique ballade " A Tale That Wasn't Right ". Enfin, la production, confiée à Tommy Hansen et Tommy Newton, est plus propre que précédemment, l'énergie du groupe s'en trouvant relativement canalisé (NB : pour ceux qui sont habitués aux superproductions finlandaises, le son des " Keepers " apparaîtra certes indigent ; toutefois, je vous encourage à passer outre ce détail finalement bien contingent, car, voyez vous, cette prod', elle a de la personnalité !). A présent, passons à la chronique proprement dite. Cet album marque certes un tournant dans la carrière d'HELLOWEEN non pas parce qu'il est différent de ces uvres précédentes, mais parce qu'il correspond à une sorte d'idéal, de pierre philosophale après laquelle courent à l'époque tous les groupes de metal dit mélodique, de MAIDEN à QUEENRYCHE. A la fois agressif, lyrique, pop et joyeux (" Future World "), sombre par endroits, épique et avant-gardiste (l'overpuissant " Halloween "), " Keeper Of The Seven Keys Part I " est un album avant tout varié et inventif, cumulant en une synthèse cohérente des éléments n'ayant pas forcément d'affinités, au point même que plus de dix ans après, tous les groupes se réclamant de son influence en piquent des pans entiers ! Parmi ce qu'a pu inventer HELLOWEEN avec ce disque, on citera par exemple ces tierces de guitare qui ressemblent à des passages de musique slave (demandez à RHAPSODY où ils ont eu l'idée héhéhéhé), ces vocaux hauts perchées qui semblent donner des ailes à des riffs pas toujours très fins mais toujours très puissants, et même un certain aspect symphonique, déjà en germes dans " Halloween " et surtout dans l'intro de l'album. Toutefois, on aura rien dit tant que l'on aura pas évoqué la magie qui plane sur ce disque béni des Dieux, encore un peu maladroit par instants (la barre est placée très haut !) mais néanmoins essentiel ! |
||||||
|
||||||
Deuxième
épisode des pérégrination du désormais fameux
trousseau de clefs, et peu de changements radicaux par rapport à
son illustre prédécesseur si ce n'est une production plus
léchée, et une maturité accrue dans tous les domaines.
Le groupe, contrairement à ce que certains auraient pu redouter,
n'a pas oublié ses premières amours et sait encore nous
asséner de véritables brûlots Speed mélodique
(l'hymne " Eagle Fly Free ", l'incroyable et semble-t-il oublié
" March Of Time ", " Save Us ") ; toutefois, HELLOWEEN
s'attache ici à varier les plaisirs, en poursuivant la ligne
artistique entamée sur le premier volet de ce projet presque
conceptuel. Nos citrouilles mettent ainsi l'accent sur le fun : les
délirants " Doctor Stein " et " Rise & Fall
" (conclu par une série de larsens se métamorphosant
en hennissements de chevaux et autres cris de bêtes
) versent
une bonne louche d'humour gras dans la potion, tandis que Kaï Hansen
s'affirme une fois de plus comme un compositeur émérite,
expert dans l'art de construire des " hits " simples et efficaces,
un brin Pop, aux refrains imparables (" I Want Out "). Les
bonnes surprises sont donc nombreuses : se détachant peu à
peu de ses vieux réflexes bourrins, HELLOWEEN se civilise tout
en gardant ce grain de folie si particulier ; le groupe développe
une personnalité très forte, grandement aidé en
cela par leur nouveau chanteur, Michaël Kiske, qui, en l'espace
d'un album, semble avoir appris autant que d'autres en une vie. Ses
lignes de chant sont tout simplement incroyables, ses possibilités
semblent infinies, et l'aisance stupéfiante avec laquelle il
évolue tant dans des registres haut perchés que dans des
tonalités plus accessibles pour le commun des mortels donne enfin
au groupe les moyens de briller dans des territoires qui, auparavant,
lui étaient interdits. Entre autres également, la paire
Weikath/Hansen, au sommet de son art, nous gratifie de soli fulgurants
et extrêmement personnels, qui la font désormais figurer
dans le panthéon restreint des duos deguitaristes légendaires.
Enfin, à l'instar du premier épisode, " Keeper
II " recèle lui aussi son titre phare, l'épique et
somptueux " Keeper Of The Seven Keys ", une merveilleuse pièce
de presque quatorze minutes de pur bonheur, pour l'auditeur comme pour
le pompeur éventuel : une avalanche de plans dévastateurs,
de mélodies à se pâmer de plaisir, des trésors
d'intelligence et de talent pour une chanson qui conclue de manière
parfaite (dans le pressage original) un diptyque au succès plus
que mérité. HELLOWEEN vendra en effet quasiment un million
de chacun de ses deux disques, pour des prunes diront certains, puisque
Noise et les quelques individus chargés de la carrière
du groupe se sucrerons sans parcimonie sur le dos de la formation, leur
laissant au plus les miettes d'un gâteau découpé
à la hâte et englouti aussi vite. Bah ! On leur aura au
moins laissé la gloire
pour un temps !
|
||||||
Passons
rapidement sur le " live "(Live in the U.K.) paru en 1989
et se voulant un instantané de la tournée de 1988. Sept
titres, c'est un peu court, mais assez néanmoins pour apprécier
à leur juste valeur les morceaux phares des deux " Keeper
". On regrette un peu le manque de chansons rapides ; l'interprétation
en tous cas est impeccable, Michaël Kiske impérial du début
à la fin, l'ambiance chaleureuse. L'acquisition de ce disque
est donc plus que conseillée, ne serait-ce que pour ce "
How Many Tears " exhumé de Walls Of Jericho, qui clôt
l'album de manière prodigieuse. Au passage, signalons que cet
album constitue le testament discographique de Kaï Hansen dans
HELLOWEEN, et la fin d'une ère pour un groupe qui, non sans problèmes,
se voit offrir la possibilité de signer chez EMI, la major responsable,
entre autres, de la discographie d'IRON MAIDEN.
Le départ de chez NOISE Records, qui avait pris en charge la carrière du groupe allemand depuis ses débuts, est néanmoins houleux. Un procès s'engage entre la maison de disque et ses protégés d'hier ; l'issue en est défavorable au groupe, qui, durant les deux années de procédure, se voit interdire le simple fait de se réunir pour faire de la musique. Dur, dur De cette rupture de contrat découlera la parution d'une compilation, The Best, The Rest, The Rare, qui n'a d'autre intérêt que celui de receler quatre petits trésors, des faces B (et quelles faces B !), " Livin' ain't no crime " (idéal pour lever le coude !), " Don't Run for Cover " (sympa), " Save Us " (disponible sur un grand nombre de pressages européens de Keeper II), et " Savage ", un morceau limite trash composé par un Kiske à contre-emploi. Après le départ de Kaï Hansen, c'est finalement à Roland Grapow, du groupe RAMPAGE, que revient le privilège de tricoter des soli en compagnie de Michaël Weikath. C'est sous cette nouvelle formation que le groupe évoluera désormais le temps de deux albums. |
||||||
Il
reste difficile de juger cet album avec l'objectivité qu'il mérite,
et cela pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, il succède à deux disques de légendes : on attend HELLOWEEN au tournant, notamment les journalistes de l'époque qui, s'ils pensaient quelques années plus tôt tenir en ces jeunes qui n'en voulaient le futur MAIDEN (en terme de succès), s'empressent de descendre en flamme le nouvel opus des potirons. Pas très fair-play, on en conviendra, mais l'époque s'accommode de plus en plus mal du speed mélodique, et HELLOWEEN est absent depuis longtemps Seconde raison : le disque de Kaï Hansen (GAMMA RAY, Headind For Tomorrow), figure charismatique du groupe, reçoit un an plus tôt un accueil enthousiaste que s'empresse de cultiver le sympathique six-cordiste ; sa cote de popularité s'accroît en même temps que fusent les commentaires déplacés, par voie de presse, de ses anciens camarades de jeu. Pas très fair-play, bis. Troisième et dernière raison: le groupe nous gratifie d'une pochette aux petits oignons, d'une laideur digne de devenir proverbiale, abandonne sa mascotte, le tout pour des poissons, des ufs frits et des bulles d'un goût contestable. Malgré ces handicaps, HELLOWEEN parvient à enregistrer un bon disque, parfois en demi-teinte, la principale déception venant d'un je-ne-sais-quoi : l'album, globalement, manque d'âme et de ce grain de folie qui animait les réalisations précédentes du groupe. Et certes, ce disque rougit de la comparaison. Quatre morceaux se détachent pourtant du lot, et la nouvelle recrue s'affiche digne de son nouveau poste : " Somewone's Crying ", " Mankind " et " The Chance " sont d'excellents morceaux, écrits par un Roland Grapow bien intégré au collectif. Michaël Kiske signe quant à lui un superbe " Kids Of The Century ". Le reste est plus ou moins savoureux. On côtoie le sordide avec " Heavy Metal Hamsters " et l'on frôle le suicide à l'écoute de " I'm Doing fine, Crazy Man ". La plupart des morceaux sont bâtis sur des tempos rapides, mais la production de l'inénarrable Chris Tsangaride, le manchot de la console (sauf exceptions notables, Painkiller de JUDAS PRIEST en témoigne), ne donne aucun surplus de puissance à une musique écrite par une équipe que l'on sent quand même un peu affaiblie Ceci dit, Pink Bubble Go Ape reste de bonne tenue. Récemment, en le réécoutant, j'ai même cru entendre ci et là des accents du Theater Of Salvation d'EDGUY ce qui n'est pas en soi une mauvaise référence. |
||||||
De gauche à droite
Roland Grapow (Guitars) Ingo Schwichtenberg (Drums) Michael Kiske (Vocals) Markus Grosskopf (Bass) Michael Weikath (Guitars) |
||||||
Ah, là, je sens que je vais froisser les purs,
les durs, les hommes les vrais ! Alors, autant y aller tout de suite
: Chameleon représente le sommet (et oui, vous lisez bien), je
le précise, artistique du groupe en même temps que l'étape
déterminante de son suicide commercial.
Personne n'a compris cet opus à sa sortie, moi le premier, peut-être d'ailleurs parce que le groupe n'a pas su (ou pas voulu) le soutenir, rongé par des problèmes internes, un trouble que l'on sent suinter ça et là au détours de quelques chansons ; du point de vue de l'ambiance générale donc, c'est à un groupe en fin de parcours que l'on a ici affaire. Ce qui ne l'empêche pas d'être créatif. La production, titanesque, donne un lustre particulier à des compos qui n'ont presque plus rien à voir avec le speed mélodique : rock 70's (" Revolution Now "), rythmes boogie soutenus par des cuivres et des arpèges en mode mineurs typiquement Helloweeniens (" Crazy Cats "), metal lourd et ambiancé (" Giants ", " I Believe "), ballades acoustiques (" Longing "). Du point de vue artistique, HELLOWEEN nous offre donc un festival exquis. Quelques scories de plus mauvais goût viennent gâcher un peu la soupe aux potirons : " In the Night " préfigure les futurs exploits de Michaël Kiske en solo (c'est tout dire ), " Step Out Of Hell " est d'une banalité affligeante ; quand à l'indicible " Windmill ", une berceuse pour mongoliens, c'est l'apothéose du kitsch, le creuset de la médiocrité satisfaite, la boule de pétanque sur le gâteau à la crème : à écouter juste pour rire un bon coup. Toutefois, Chameleon est d'une richesse incroyable, comme en attestent les longues envolées instrumentales qui parsèment les morceaux qui le composent, les nombreux soli, tous plus beaux les uns que les autres, et cette voix magique qui survole un ensemble qui, dans la discographie d'HELLOWEEN, constitue à la fois l'OVNI et la clôture (en beauté !) d'une évolution amorcée dès le premier épisode des Keeper |
||||||
De gauche à droite Ingo Schwichtenberg (Drums) Michael Weikath (Guitars) Michael Kiske (Vocals) Markus Grosskopf (Bass) Roland Grapow (Guitars) |
LE DEPART DE MICHAEL KISKE...... En 1994, en plein milieu de la vague Grunge, HELLOWEEN est au plus mal. On ne donne plus très cher de la peau de ce groupe, devenu la risée de l'intelligentsia du Hard, dont tous les membres (musiciens et surtout journalistes) s'accordent pour penser que le groupe allemand représente ce que le rock ne veut plus jamais voir : des moules-burnes, des voix haut-perchées, des soli de guitare, et surtout, de la joie de vivre. Etre classés dans la catégorie has-been alors que l'on a entre 20 et 30 ans n'est pas forcément une situation très facile à négocier, surtout lorsque la gigne s'en mêle Après un procès, un album par très convaincant, et un disque incompris (dont la mission était justement de casser cette image de vieux groupe de speed metal teuton), une véritable tempête secoue HELLOWEEN. Tout d'abord, nos citrouilles se font virer de chez EMI, pour cause de ventes insuffisantes. Le groupe n'est d'ailleurs pas mécontent de se voir remercié, jugeant la promo de la major insuffisante. Moins léger, Ingo Schwichtenberg commence à sérieusement dérailler du bulbe. A la fin de la tournée Japonnaise, le batteur sombre en effet dans une profonde dépression ; il refuse de monter sur scène, et est finalement hospitalisé quelques mois plus tard. Vous l'imaginez, le groupe est contraint d'annuler toutes les autres dates, et de rentrer à la maison. Dans la continuité, rien ne va plus entre Michaël Kiske et les autres membres de la formation, en particulier Michaël Weikath, qui le rend responsable (et les autres s'engouffrent bien entendu dans la brèche) de l'insuccès des deux précédents albums ; il faut dire que le chanteur souhaite explorer de nouveaux territoires, pour lesquels il possède sûrement moins de talent Parallèlement, il commence à agacer profondément ses camarades en se faisant le chantre d'un mysticisme un brin sectaire empruntant à la fois au christianisme, au bouddhisme de comptoir et à l'anthroposophie (mouvement religieux et humaniste, issu d'une vision éclairée de la théosophie, théorisé par l'Autrichien Rudolph Steiner. Il s'intéressa tout particulièrement à la pédagogie ; il existe toujours des écoles dites " Steiner " qui appliquent ses principes d'éducation). Mr Kiske est finalement éjecté avec pertes et fracas ; Andi Deris (ex-PINK CREAM 69), en contact avec le groupe depuis un an, le remplace au pied levé. C'est Uli Kusch (ex-GAMMA RAY, HOLY MOSES et j'en passe ) qui, quant à lui, tient les baguettes tandis que l'on soigne Ingo. Celui-ci ne retrouvera d'ailleurs jamais sa place, et, quelques mois plus tard, il se jettera sous une rame de métro (.RIP). Un final en beauté pour un groupe que l'on se serait attendu à voir grimper aussi haut qu'IRON MAIDEN ou METALLICA ; mais qui, à force de jouer de malchance, se retrouve rapidement la tête dans l'eau |
Après le départ
de Michi et Ingo, annoncés fort discrètement dans la
presse nationale française, plus de nouvelle de nos citrouilles,
jusquà ce que paraisse, sans que rien nait été
annoncé, le premier album de la nouvelle équipe, Master
Of The Rings.
Redevenus subitement sympathiques et fréquentables
depuis leur dernière galette, comme en attestent de nombreuses
chroniques et interviewes parues à lépoque dans
la presse spécialisée, nos cinq citrouilles en profitent
pour composer un nouveau chef-duvre. Le groupe semble
avoir pris le parti de se tourner quelques instants vers son glorieux
passé, et, en guise dartwork, exhume des limbes le personnage
du gardien (sans ces sept clefs, cette fois-ci) qui, en son temps,
avait su le guider jusquau succès. Grand bien lui en
prend ! Lorsque The Time of the Oath se retrouve dans les bacs, cest
nanti dune belle brochette de chroniques élogieuses,
et cest donc les yeux fermés que votre serviteur passe
à la caisse.
Ici, on va faire court. La qualité sonore de ce double live est moyenne,tout comme linterprétation. Andi Deris massacre les anciens morceaux, se débrouille sur les siens. Pas franchement indispensable à mon avis, dautant plus que les versions studios me semblent supérieures à ce que le groupe nous présente ici. Bof
Autant
le dire tout de suite : je ne partage pas du tout lenthousiasme
tant des critiques que de la plupart des fans du groupe au sujet de
ce disque que je qualifierai de dispensable sans la moindre pointe
de regret.
Suite
à la mauvaise surprise Better than Raw, jattendais du
groupe hambourgeois un léger sursaut dorgueil. The Dark
Ride vient donc à point nommé pour infirmer mes pronostics
pessimistes. La production du disque est cette fois-ci confié
à un duo plutôt talentueux, Roy Z, la DHEA du Metal,
connu pour avoir participé aux renaissance de Rob Halford,
Bruce Dickinson et Rob Rock (excusez du peu - peut-être peut-il
faire quelque chose pour le pape ?
), et Charlie Bauerfeind,
qui, après avoir fait profiter de ses talents une cohorte dimitateurs
nauséabonds, semble sêtre enfin décidé
à travailler avec loriginal. Ce qui, entre nous, nest
pas forcément un mal, puisque les deux précédents
opus de nos citrouilles préférées souffraient
dun son « peut mieux faire ». En conclusion, un album qui se laisse écouter, bourré de trouvailles et didées juteuses. Dommage que la citrouille souhaite à présent pourrir sur pied et ne plus explorer ces territoires pourtant prometteurs. Bah ! A lheure actuelle, mieux vaut jouer du speed mélodique pour midinettes, comme ça, on rentre dans les charts. Weiki ne sy est pas trompé, en embauchant à la place des deux licenciés Mark Cross (ex-Metallium) et surtout linénarrable Sascha Gerster, ancien guitariste du groupe de neuneu metal FREEDOM CALL, producteur officiel dhymnes pour lutins. Yen a qui ont du nez ! A suivre |
un grand merci à Arnaud !