UN DOS
LIENS DIRECT VERS LES ALBUMS
The Dark Ride
Better than Raw
High Live
The Time of the Oath
Master of the Ring
Chameleon
Pink Bubble Go Ape
Live in the UK
Keeper of the 7 keys II
Keeper of the 7 keys I
Walls of Jericho
Mini LP


En l'an de grâce 1985, alors que la vague Trash déferlait sur le monde depuis l'Ouest Américain,l'Europe commençait à découvrir une pléiade de formations locales qui, à la manière de METALLICA, ANTHRAX et SLAYER, jouaient une forme de Hard Rock inédit, racé, brutal pour l'époque et extrêmement rapide, prenant sa source à la fois dans la NWOBHM et dans la scène Punk/Hardcore de la fin des années 70/début 80 (GBH, EXPLOITED et des brouettes d'autres groupes qui aimaient l'alcool, la défonce et les rythmes speed …).
De ces nouveaux barbares nés sur le vieux continent, on retient à présent CELTIC FROST, KREATOR et autres SODOM, mais aussi, il ne faudrait pas l'oublier, ce groupe allemand qui, paradoxalement, se fit l'ambassadeur par la suite d'une sorte de " Happy-Metal " bien éloigné de ses racines primitives : HELLOWEEN.
Ayant préalablement fait parler la poudre sur la cultissime compil' de Noise Records " Death Metal " (rien à voir avec le genre musical apparu ensuite, précisons le), HELLOWEEN revient rapidement sur le devant de la scène avec ce premier Mini LP qui fait immédiatement sensation : un succès critique tout d'abord, puisque la formation Hambourgeoise s'affirme immédiatement comme un sérieux espoir Européen en matière de Speed/Trash ; un succès tout court lorsqu'on songe à la pléthore de suiveurs qui s'engouffreront ensuite dans la brèche…
Les arguments d'HELLOWEEN à l'époque : une musique rapide, voire très rapide pour les critères de l'époque, rugueuse et mélodique à la fois, une sorte d'alliage entre le "Kill'em All " de METALLICA et les mélodies entraînantes de MAIDEN ou PRIEST. Au menu, du début à la fin de la galette, de la double à fond, un chant haut perché et agressif (pas toujours maîtrisé certes, mais quel charme !), des tierces de guitare véloces, des riffs au TNT, une touche d'humour certifié 200% choucroute (cf. le début hilarant de " Starlight "), et au final cinq classiques de Metal en fusion : " Starlight ", " Murderer ", " Warrior ", " Victim of Fate " et " Cry For Freedom ".
Avec un mini de cette trempe, la bande de Kaï Hansen entre par la grande porte, du moins dans les cœurs, et, a posteriori, s'affirme comme un des groupes les plus essentiels de sa génération.

De gauche à droite :

Ingo Schwichtenberg (Drums)
Michael Weikath (Guitars)
Markus Grosskopf (Bass)
Kai Hansen (Guitars/Vocals)


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Le premier essai d'HELLOWEEN augurait des lendemains qui chantent, " Walls Of Jericho ", sans changer foncièrement la donne, montre un groupe au sommet de son art. Le Speed Mélodique furieux qui retentit en effet dès les premières mesures de " Ride The Sky " pour se terminer quelques dizaines de minutes plus tard avec le somptueux " How Many Tears " reste, dans le genre, inégalable et inégalé. " Walls Of Jericho " montre un Kaï Hansen presque maître de son organe, une paire de guitaristes talentueux qui donnerait presque des leçons aux plus grands, un groupe qui maîtrise son sujet avec l'assurance de vieux baroudeurs, tout cela avec en prime un son un poil plus précis qu'à l'accoutumée, gardant néanmoins cet aspect râpeux et Trash qui nous avait fait remuer convulsivement le scalp à l'écoute du mini ; quant aux morceaux, au nombre de neuf, pas de commentaire ou si peu : c'est une boucherie.
Nul besoin donc de babillages verbeux et stériles, cet album est indispensable, ne serait-ce que parce qu'il contient l'hymne absolu, le bien nommé " Heavy Metal (is the Law) ". Que les Tubbies méditent …
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Que ceux qui voudraient comprendre le metal mélodique contemporain sans avoir écouté le troisième opus des citrouilles montrent l'exemple et se pendent !
Difficile néanmoins de chroniquer ce désormais classique sans faire un petit retour en arrière et s'immerger dans la perspective de l'époque : 1987, c'est (presque) l'apogée du Trash, les débuts discographiques du Death, le virage progressif de MAIDEN qui s'entérine, et le succès grandissant de QUEENRYCHE. Un carrefour créatif au sein duquel HELLOWEEN tire son épingle d'une manière brillante, en prenant cependant beaucoup de risques artistiques (en soi une bonne leçon pour un grand nombre de pompeurs contemporains, soit dit en passant…), au point que Noise Records menacera plusieurs fois de stopper la production de l'album. Le groupe s'attire par ailleurs durablement l'inimité de la frange radicale de ceux qu'autrefois on appelait les Trasheurs, et cela dès la sortie de ce disque que beaucoup considèrent comme LE chef d'œuvre d'HELLOWEEN.
Première métamorphose, l'irruption dans le groupe d'un jeune chanteur de 18 ans, Michael Kiske, en lieu et place de Kaï Hansen. A première ouïe, c'est un clone de Geoff Tate (QUEENSRYCHE), mais plus le temps passe et plus on se rend compte que le jeune homme possède des qualités prodigieuses qui feront de lui ce qu'il est à présent : un jeune " has-been " certes, mais surtout une légende du Metal. Plus lyrique que son prédécesseur, ce chanteur fraîchement intégré se distingue en effet par un registre vocal impressionnant et par la facilité déconcertante avec laquelle il perche sa voix sur des hauteurs insoupçonnées.
Second changement : le ralentissement sensible du tempo. Hormis " I'm Alive " et " Twilight of The Gods " qui cavalent à un rythme fort soutenu, le reste de l'album apparaît bien plus pépère qu'à l'accoutumé, le groupe s'accordant même une incartade avec la magnifique ballade " A Tale That Wasn't Right ".
Enfin, la production, confiée à Tommy Hansen et Tommy Newton, est plus propre que précédemment, l'énergie du groupe s'en trouvant relativement canalisé (NB : pour ceux qui sont habitués aux superproductions finlandaises, le son des " Keepers " apparaîtra certes indigent ; toutefois, je vous encourage à passer outre ce détail finalement bien contingent, car, voyez vous, cette prod', elle a de la personnalité !).

A présent, passons à la chronique proprement dite.
Cet album marque certes un tournant dans la carrière d'HELLOWEEN non pas parce qu'il est différent de ces œuvres précédentes, mais parce qu'il correspond à une sorte d'idéal, de pierre philosophale après laquelle courent à l'époque tous les groupes de metal dit mélodique, de MAIDEN à QUEENRYCHE. A la fois agressif, lyrique, pop et joyeux (" Future World "), sombre par endroits, épique et avant-gardiste (l'overpuissant " Halloween "), " Keeper Of The Seven Keys Part I " est un album avant tout varié et inventif, cumulant en une synthèse cohérente des éléments n'ayant pas forcément d'affinités, au point même que plus de dix ans après, tous les groupes se réclamant de son influence en piquent des pans entiers ! Parmi ce qu'a pu inventer HELLOWEEN avec ce disque, on citera par exemple ces tierces de guitare qui ressemblent à des passages de musique slave (demandez à RHAPSODY où ils ont eu l'idée héhéhéhé), ces vocaux hauts perchées qui semblent donner des ailes à des riffs pas toujours très fins mais toujours très puissants, et même un certain aspect symphonique, déjà en germes dans " Halloween " et surtout dans l'intro de l'album. Toutefois, on aura rien dit tant que l'on aura pas évoqué la magie qui plane sur ce disque béni des Dieux, encore un peu maladroit par instants (la barre est placée très haut !) mais néanmoins essentiel !
de gauche à droite :
Markus Grosskopf (Bass)
Kai Hansen (Guitars)
Ingo Schwichtenberg (Drums)
Michael Weikath (Guitars)
Michael Kiske (Vocals)

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Deuxième épisode des pérégrination du désormais fameux trousseau de clefs, et peu de changements radicaux par rapport à son illustre prédécesseur si ce n'est une production plus léchée, et une maturité accrue dans tous les domaines. Le groupe, contrairement à ce que certains auraient pu redouter, n'a pas oublié ses premières amours et sait encore nous asséner de véritables brûlots Speed mélodique (l'hymne " Eagle Fly Free ", l'incroyable et semble-t-il oublié " March Of Time ", " Save Us ") ; toutefois, HELLOWEEN s'attache ici à varier les plaisirs, en poursuivant la ligne artistique entamée sur le premier volet de ce projet presque conceptuel. Nos citrouilles mettent ainsi l'accent sur le fun : les délirants " Doctor Stein " et " Rise & Fall " (conclu par une série de larsens se métamorphosant en hennissements de chevaux et autres cris de bêtes …) versent une bonne louche d'humour gras dans la potion, tandis que Kaï Hansen s'affirme une fois de plus comme un compositeur émérite, expert dans l'art de construire des " hits " simples et efficaces, un brin Pop, aux refrains imparables (" I Want Out "). Les bonnes surprises sont donc nombreuses : se détachant peu à peu de ses vieux réflexes bourrins, HELLOWEEN se civilise tout en gardant ce grain de folie si particulier ; le groupe développe une personnalité très forte, grandement aidé en cela par leur nouveau chanteur, Michaël Kiske, qui, en l'espace d'un album, semble avoir appris autant que d'autres en une vie. Ses lignes de chant sont tout simplement incroyables, ses possibilités semblent infinies, et l'aisance stupéfiante avec laquelle il évolue tant dans des registres haut perchés que dans des tonalités plus accessibles pour le commun des mortels donne enfin au groupe les moyens de briller dans des territoires qui, auparavant, lui étaient interdits. Entre autres également, la paire Weikath/Hansen, au sommet de son art, nous gratifie de soli fulgurants et extrêmement personnels, qui la font désormais figurer dans le panthéon restreint des duos deguitaristes légendaires. Enfin, à l'instar du premier épisode, " Keeper… II " recèle lui aussi son titre phare, l'épique et somptueux " Keeper Of The Seven Keys ", une merveilleuse pièce de presque quatorze minutes de pur bonheur, pour l'auditeur comme pour le pompeur éventuel : une avalanche de plans dévastateurs, de mélodies à se pâmer de plaisir, des trésors d'intelligence et de talent pour une chanson qui conclue de manière parfaite (dans le pressage original) un diptyque au succès plus que mérité. HELLOWEEN vendra en effet quasiment un million de chacun de ses deux disques, pour des prunes diront certains, puisque Noise et les quelques individus chargés de la carrière du groupe se sucrerons sans parcimonie sur le dos de la formation, leur laissant au plus les miettes d'un gâteau découpé à la hâte et englouti aussi vite. Bah ! On leur aura au moins laissé la gloire … pour un temps !

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Passons rapidement sur le " live "(Live in the U.K.) paru en 1989 et se voulant un instantané de la tournée de 1988. Sept titres, c'est un peu court, mais assez néanmoins pour apprécier à leur juste valeur les morceaux phares des deux " Keeper… ". On regrette un peu le manque de chansons rapides ; l'interprétation en tous cas est impeccable, Michaël Kiske impérial du début à la fin, l'ambiance chaleureuse. L'acquisition de ce disque est donc plus que conseillée, ne serait-ce que pour ce " How Many Tears " exhumé de Walls Of Jericho, qui clôt l'album de manière prodigieuse. Au passage, signalons que cet album constitue le testament discographique de Kaï Hansen dans HELLOWEEN, et la fin d'une ère pour un groupe qui, non sans problèmes, se voit offrir la possibilité de signer chez EMI, la major responsable, entre autres, de la discographie d'IRON MAIDEN.
Le départ de chez NOISE Records, qui avait pris en charge la carrière du groupe allemand depuis ses débuts, est néanmoins houleux. Un procès s'engage entre la maison de disque et ses protégés d'hier ; l'issue en est défavorable au groupe, qui, durant les deux années de procédure, se voit interdire le simple fait de se réunir pour faire de la musique. Dur, dur…
De cette rupture de contrat découlera la parution d'une compilation, The Best, The Rest, The Rare, qui n'a d'autre intérêt que celui de receler quatre petits trésors, des faces B (et quelles faces B !), " Livin' ain't no crime " (idéal pour lever le coude !), " Don't Run for Cover " (sympa), " Save Us " (disponible sur un grand nombre de pressages européens de Keeper II), et " Savage ", un morceau limite trash composé par un Kiske à contre-emploi.

Après le départ de Kaï Hansen, c'est finalement à Roland Grapow, du groupe RAMPAGE, que revient le privilège de tricoter des soli en compagnie de Michaël Weikath. C'est sous cette nouvelle formation que le groupe évoluera désormais le temps de deux albums.

Il reste difficile de juger cet album avec l'objectivité qu'il mérite, et cela pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, il succède à deux disques de légendes : on attend HELLOWEEN au tournant, notamment les journalistes de l'époque qui, s'ils pensaient quelques années plus tôt tenir en ces jeunes qui n'en voulaient le futur MAIDEN (en terme de succès), s'empressent de descendre en flamme le nouvel opus des potirons. Pas très fair-play, on en conviendra, mais l'époque s'accommode de plus en plus mal du speed mélodique, et HELLOWEEN est absent depuis longtemps…
Seconde raison : le disque de Kaï Hansen (GAMMA RAY, Headind For Tomorrow), figure charismatique du groupe, reçoit un an plus tôt un accueil enthousiaste que s'empresse de cultiver le sympathique six-cordiste ; sa cote de popularité s'accroît en même temps que fusent les commentaires déplacés, par voie de presse, de ses anciens camarades de jeu. Pas très fair-play, bis.
Troisième et dernière raison: le groupe nous gratifie d'une pochette aux petits oignons, d'une laideur digne de devenir proverbiale, abandonne sa mascotte, le tout pour des poissons, des œufs frits et des bulles d'un goût contestable.
Malgré ces handicaps, HELLOWEEN parvient à enregistrer un bon disque, parfois en demi-teinte, la principale déception venant d'un je-ne-sais-quoi : l'album, globalement, manque d'âme et de ce grain de folie qui animait les réalisations précédentes du groupe. Et certes, ce disque rougit de la comparaison. Quatre morceaux se détachent pourtant du lot, et la nouvelle recrue s'affiche digne de son nouveau poste : " Somewone's Crying ", " Mankind " et " The Chance " sont d'excellents morceaux, écrits par un Roland Grapow bien intégré au collectif. Michaël Kiske signe quant à lui un superbe " Kids Of The Century ". Le reste est plus ou moins savoureux. On côtoie le sordide avec " Heavy Metal Hamsters " et l'on frôle le suicide à l'écoute de " I'm Doing fine, Crazy Man ". La plupart des morceaux sont bâtis sur des tempos rapides, mais la production de l'inénarrable Chris Tsangaride, le manchot de la console (sauf exceptions notables, Painkiller de JUDAS PRIEST en témoigne), ne donne aucun surplus de puissance à une musique écrite par une équipe que l'on sent quand même un peu affaiblie…
Ceci dit, Pink Bubble Go Ape reste de bonne tenue. Récemment, en le réécoutant, j'ai même cru entendre ci et là des accents du Theater Of Salvation d'EDGUY… ce qui n'est pas en soi une mauvaise référence.
De gauche à droite
Roland Grapow (Guitars)
Ingo Schwichtenberg (Drums)
Michael Kiske (Vocals)
Markus Grosskopf (Bass)
Michael Weikath (Guitars)
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Ah, là, je sens que je vais froisser les purs, les durs, les hommes les vrais ! Alors, autant y aller tout de suite : Chameleon représente le sommet (et oui, vous lisez bien), je le précise, artistique du groupe en même temps que l'étape déterminante de son suicide commercial.
Personne n'a compris cet opus à sa sortie, moi le premier, peut-être d'ailleurs parce que le groupe n'a pas su (ou pas voulu) le soutenir, rongé par des problèmes internes, un trouble que l'on sent suinter ça et là au détours de quelques chansons ; du point de vue de l'ambiance générale donc, c'est à un groupe en fin de parcours que l'on a ici affaire.
Ce qui ne l'empêche pas d'être créatif. La production, titanesque, donne un lustre particulier à des compos qui n'ont presque plus rien à voir avec le speed mélodique : rock 70's (" Revolution Now "), rythmes boogie soutenus par des cuivres et des arpèges en mode mineurs typiquement Helloweeniens (" Crazy Cats "), metal lourd et ambiancé (" Giants ", " I Believe "), ballades acoustiques (" Longing "). Du point de vue artistique, HELLOWEEN nous offre donc un festival exquis.
Quelques scories de plus mauvais goût viennent gâcher un peu la soupe aux potirons : " In the Night " préfigure les futurs exploits de Michaël Kiske en solo (c'est tout dire…), " Step Out Of Hell " est d'une banalité affligeante ; quand à l'indicible " Windmill ", une berceuse pour mongoliens, c'est l'apothéose du kitsch, le creuset de la médiocrité satisfaite, la boule de pétanque sur le gâteau à la crème : à écouter juste pour rire un bon coup.
Toutefois, Chameleon est d'une richesse incroyable, comme en attestent les longues envolées instrumentales qui parsèment les morceaux qui le composent, les nombreux soli, tous plus beaux les uns que les autres, et cette voix magique qui survole un ensemble qui, dans la discographie d'HELLOWEEN, constitue à la fois l'OVNI et la clôture (en beauté !) d'une évolution amorcée dès le premier épisode des Keeper…
De gauche à droite
Ingo Schwichtenberg (Drums)
Michael Weikath (Guitars)
Michael Kiske (Vocals)
Markus Grosskopf (Bass)
Roland Grapow (Guitars)



LE DEPART DE MICHAEL KISKE......
En 1994, en plein milieu de la vague Grunge, HELLOWEEN est au plus mal. On ne donne plus très cher de la peau de ce groupe, devenu la risée de l'intelligentsia du Hard, dont tous les membres (musiciens et surtout journalistes) s'accordent pour penser que le groupe allemand représente ce que le rock ne veut plus jamais voir : des moules-burnes, des voix haut-perchées, des soli de guitare, et surtout, de la joie de vivre. Etre classés dans la catégorie has-been alors que l'on a entre 20 et 30 ans n'est pas forcément une situation très facile à négocier, surtout lorsque la gigne s'en mêle… Après un procès, un album par très convaincant, et un disque incompris (dont la mission était justement de casser cette image de vieux groupe de speed metal teuton), une véritable tempête secoue HELLOWEEN.
Tout d'abord, nos citrouilles se font virer de chez EMI, pour cause de ventes insuffisantes. Le groupe n'est d'ailleurs pas mécontent de se voir remercié, jugeant la promo de la major insuffisante.
Moins léger, Ingo Schwichtenberg commence à sérieusement dérailler du bulbe. A la fin de la tournée Japonnaise, le batteur sombre en effet dans une profonde dépression ; il refuse de monter sur scène, et est finalement hospitalisé quelques mois plus tard. Vous l'imaginez, le groupe est contraint d'annuler toutes les autres dates, et de rentrer à la maison.
Dans la continuité, rien ne va plus entre Michaël Kiske et les autres membres de la formation, en particulier Michaël Weikath, qui le rend responsable (et les autres s'engouffrent bien entendu dans la brèche) de l'insuccès des deux précédents albums ; il faut dire que le chanteur souhaite explorer de nouveaux territoires, pour lesquels il possède sûrement moins de talent… Parallèlement, il commence à agacer profondément ses camarades en se faisant le chantre d'un mysticisme un brin sectaire empruntant à la fois au christianisme, au bouddhisme de comptoir et à l'anthroposophie (mouvement religieux et humaniste, issu d'une vision éclairée de la théosophie, théorisé par l'Autrichien Rudolph Steiner. Il s'intéressa tout particulièrement à la pédagogie ; il existe toujours des écoles dites " Steiner " qui appliquent ses principes d'éducation). Mr Kiske est finalement éjecté avec pertes et fracas ; Andi Deris (ex-PINK CREAM 69), en contact avec le groupe depuis un an, le remplace au pied levé. C'est Uli Kusch (ex-GAMMA RAY, HOLY MOSES et j'en passe…) qui, quant à lui, tient les baguettes tandis que l'on soigne Ingo. Celui-ci ne retrouvera d'ailleurs jamais sa place, et, quelques mois plus tard, il se jettera sous une rame de métro (.RIP).
Un final en beauté pour un groupe que l'on se serait attendu à voir grimper aussi haut qu'IRON MAIDEN ou METALLICA ; mais qui, à force de jouer de malchance, se retrouve rapidement la tête dans l'eau…

Après le départ de Michi et Ingo, annoncés fort discrètement dans la presse nationale française, plus de nouvelle de nos citrouilles, jusqu’à ce que paraisse, sans que rien n’ait été annoncé, le premier album de la nouvelle équipe, Master Of The Rings.
Première bonne nouvelle pour les puristes, le groupe semble avoir fait un léger retour en arrière, se réappropriant l’imagerie qui avait fait son succès à l’époque des Keeper…, à savoir beaucoup de fun, un peu d’Heroïc-Fantasy et de mysticisme, et, semble-t-il, une bonne quantité de speed mélodique. La composition de l’album en elle-même est un clin d’œil au glorieux passé : ouvert par une intro symphonique ironiquement intitulée « Irritation » (à mettre en parallèle avec les « Invitation » et autres « Initiation », sur Keeper I et II, à moins que ce ne soit l’inverse), le disque démarre sur les chapiteaux de roue comme on dit au cirque, avec un titre plombé dont la rythmique cogne dur, « Sole Survivor ». L’occasion pour nous de découvrir les deux nouveaux membres du groupe, et force est de constater qu’ils se débrouillent plutôt bien. Mention spéciale pour le batteur Uli Kusch qui enterre littéralement (ce n’est pas un mauvais jeu de mot) son prédécesseur ; Andi Deris quand à lui est, sans surprise, fidèle à sa réputation : sa voix est intéressante, beaucoup plus heavy que celle de Kiske, et, par conséquent, bien moins lyrique ; toutefois le bougre s’en tire avec les honneurs. En fait, globalement, HELLOWEEN revient en pleine forme, avec un disque inspiré, certes pas encore au niveau de leurs chef-d’œuvres passés, mais néanmoins très bien ficelé et intéressant de bout en bout. On sent le groupe de nouveau soudé, et même si les compos de Deris (elles sont nombreuses) sentent encore le gros heavy US tel qu’il le pratiquait avec PINK CREAM 69, globalement, on a ici affaire à un disque homogène. Du speed mélodique, donc (« Still we Go », « Where the Rain Grows”), du heavy rock (“Why”), du fun à gogo (« The Game is On » et ses bruits de Game Boy - culte !), et même une ballade, « In the Middle of a Heartbeat », kitsch à souhait : tout est là, pour notre plus grand plaisir. On regrettera peut-être l’absence de classiques de la trempe de « Eagle Fly Free » ou « March Of Time » ; toutefois, pour un groupe que la presse disait mort quelques mois plus tôt, Master Of The Rings est une belle leçon de vitalité, qui augure en tous cas du meilleur pour la suite. Et du meilleur, il y en aura !

de gauche à droite :
Uli Kusch (DrummeRING)
Markus Grosskopf (BasseRING)
Andi Deris (SingeRING)
Roland Grapow (GuitaRING and SingeRING)
Michael Weikath (GuitaRING)
 
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Redevenus subitement sympathiques et fréquentables depuis leur dernière galette, comme en attestent de nombreuses chroniques et interviewes parues à l’époque dans la presse spécialisée, nos cinq citrouilles en profitent pour composer un nouveau chef-d’œuvre. Le groupe semble avoir pris le parti de se tourner quelques instants vers son glorieux passé, et, en guise d’artwork, exhume des limbes le personnage du gardien (sans ces sept clefs, cette fois-ci) qui, en son temps, avait su le guider jusqu’au succès. Grand bien lui en prend ! Lorsque The Time of the Oath se retrouve dans les bacs, c’est nanti d’une belle brochette de chroniques élogieuses, et c’est donc les yeux fermés que votre serviteur passe à la caisse.
Une fois le CD inséré dans la platine, « We Burn » déboulant à donf dans les enceintes, nous assaillent subitement deux sentiments contradictoires :
1- Le son est encore plus pourri que sur Walls Of Jericho.
2- Ca fait bien longtemps qu’HELLOWEEN n’a pas pondu une chanson de cette trempe !
Je vous rassure : si l’on s’habitue vite à la médiocre qualité sonore de l’ouvrage (c’est Michaël Weikath himself qui s’est occupé du mixage - ceci explique sûrement cela…), on reste cloué par l’excellence des titres tout au long du disque, le seul point faible, de mon point de vue, restant le très Heavy Glam Rock ricain « Everything my mamma don’t like », qui fait figure de parent pauvre au sein d’un album ne comptant quasiment que des tueries…
Première bonne surprise : HELLOWEEN, avec The Time of the Oath, semble s’être en effet réconcilié avec les tempos speed. « We Burn », « Kings will be Kings », et surtout le monumental, le divin, l’indicible « Before the War », démontrent que le groupe a remis le pied sur l’accélérateur. Seconde bonne surprise : Andi Deris chante avec classe, et reprend le flambeau comme s’il l’avait toujours porté. Sans jamais s’aventurer sur les territoires où son prédécesseur règne en despote, l’ancien vocaliste des PINK CREAM 69 étonne par la facilité avec laquelle il sait s’adapter au style souvent lyrique - et toujours exigeant - des citrouilles. On remarquera par la même occasion qu’il signe ou co-signe la plupart des chansons de l’album (« Before the War », justement !), ce qui ne saurait être une mauvaise chose lorsqu’on pense à la qualité de celui-ci. Enfin, et on arrêtera ici avec les surprises, nombreuses (et de taille !) sur cet opus : The Time of the Oath est riche et varié. Les titres rapides sont certes présents, mais ils ne se taillent pas pour autant la part du lion. En atteste la présence de deux très belles ballades (« Forever and One » et « If I Knew » ), de mid-tempo enlevés (« Steel Tormentor », « Wake up the Mountains »), et même de titres qui, chantés à l’occasion d’une fête de la bière (« Power »), auraient probablement beaucoup de succès !
En définitive, The Time of the Oath est un grand album d’HELLOWEEN, le meilleur depuis Keeper of the Seven Keys Part II, grâce auquel, d’ailleurs, le groupe réintègrera définitivement la première division, et saura reconquérir le cœur de ses fans les plus radicaux, se donnant par la même occasion le droit de regarder loin devant lui avec sérénité et assurance, à l’image des deux titres phares du disque - les plus modernes et les plus étonnants - « Mission Motherland », presque progressif et assurément killer, et surtout le prodigieux « The Time of the Oath », et son ambiance martiale, ténébreuse et profonde, qui prouvent à eux seuls la bonne santé d’une formation que certains avaient un peu trop témérairement voulu pousser dans la tombe…

de gauche à droite :
Michael Weikath (GuitaRING)
Uli Kusch (DrummeRING)
Andi Deris (SingeRING)

Roland Grapow (GuitaRING and SingeRING)
Markus Grosskopf (BasseRING)
 
   
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Ici, on va faire court. La qualité sonore de ce double live est moyenne,tout comme l’interprétation. Andi Deris massacre les anciens morceaux, se débrouille sur les siens. Pas franchement indispensable à mon avis, d’autant plus que les versions studios me semblent supérieures à ce que le groupe nous présente ici. Bof …

Tracks:

1. We Burn (Deris) 4:05
2. Wake Up The Mountain (Kusch/Deris) 5:05
3. Sole Survivor (Weikath/Deris) 4:46
4. The Chance (Grapow) 4:35
5. Why? (Deris) 4:25
6. Eagle Fly Free (Weikath) 5:53
7. The Time of The Oath (Grapow/Deris) 7:56
8. Future World (Hansen) 4:02
9. Dr. Stein (Weikath) 5:03
10. Before The War (Deris) 4:09
11. Mr Ego (Take Me Down) 7:42
12. Power (Weikath) 7:50
13. Where The Rain Grows (Weikath/Deris) 5:08
14. In The Middle Of A Heartbeat (Weikath/Deris) 2:59
15. Perfect Gentleman (Deris/Weikath) 3:40
16. Steel Tormentor (Weikath/Deris) 7:56

CD1: 47:39
CD2: 41:35

 

Autant le dire tout de suite : je ne partage pas du tout l’enthousiasme tant des critiques que de la plupart des fans du groupe au sujet de ce disque que je qualifierai de dispensable sans la moindre pointe de regret.
Better Than Raw reprend en gros les ingrédients qui firent le succès de Time of the Oath : même son indigent (avec un poil plus de puissance, semble-t-il), même alternance de morceaux speed et de pièces moins vindicatives, même forme donc.
Certains pourraient en conclure, un peu rapidement peut-être, que ce nouvel opus des citrouilles se donne les moyens d’égaler la qualité son prédécesseur. Et bien pas du tout ! Better than Raw voit pour la seconde fois de sa carrière HELLOWEEN enclencher le pilotage automatique (se reporter à Pink Bubbles Go Ape pour le premier accident de parcours), et, à l’exception d’un petite moitié de l’album, rater son disque.
Better than Raw manque en effet cruellement d’inspiration et de génie. Il est, de mon point de vue, le manifeste d’un groupe en début de décomposition artistique, refusant de se mettre en danger et, de fait, en venant à appliquer à la lettre des recettes éprouvées. Alors, certes, les amoureux du groupe me diront que « Push », « Revelations » et leurs accents thrash et modernes, « Handfull of Pain » ou encore le magnifique morceau de speed mélodique et technique qu’est « Midnight Sun » prouvent à eux seuls la bonne santé créative d’une formation conciliant les traditions d’un metal inoxydable tout en regardant sereinement vers l’avenir… Il n’en demeure pas moins que ces quatre pièces de choix ne sauraient constituer un antidote aux fadeurs de « Time », aux velléités pop plébéienne du single « I Can », au classicisme horripilant de « Falling Higher », au heavy rock mou et lénifiant de « Don’t Spit on my Mind », et j’en passe… Même la pièce d’humour du disque, un morceau speed chanté en latin (« Laudate Domine »), tombe à plat par manque d’un je-ne-sais-quoi. Cerise sur le gateau, Andi Deris, question de mixage peut-être, possède ici un timbre de voix nasillard et particulièrement irritant qui fait plus que jamais regretter le départ de Michaël Kiske ; quand au guitariste Roland Grapow, habitué de coutume à nous pondre quantités de riffs mémorables, il fait le mort : pas un seul morceau signé de sa main sur cet album. Une grosse déception donc que ce Better than Raw, froid et téléphoné, dont la relative bonne qualité semble ne tenir qu’à la longue expérience de ses créateurs. Ni à leur talent, encore moins à leur génie. Faut tout de même pas exagérer…

de gauche à droite :
Roland Grapow (Guitars)
Uli Kusch (Drums)
Andi Deris (Vocals)
Markus Grosskoph (Bass)
Michael Weikath (Guitars)
 
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Suite à la mauvaise surprise Better than Raw, j’attendais du groupe hambourgeois un léger sursaut d’orgueil. The Dark Ride vient donc à point nommé pour infirmer mes pronostics pessimistes. La production du disque est cette fois-ci confié à un duo plutôt talentueux, Roy Z, la DHEA du Metal, connu pour avoir participé aux renaissance de Rob Halford, Bruce Dickinson et Rob Rock (excusez du peu - peut-être peut-il faire quelque chose pour le pape ?…), et Charlie Bauerfeind, qui, après avoir fait profiter de ses talents une cohorte d’imitateurs nauséabonds, semble s’être enfin décidé à travailler avec l’original. Ce qui, entre nous, n’est pas forcément un mal, puisque les deux précédents opus de nos citrouilles préférées souffraient d’un son « peut mieux faire ».
Le voyage démarre sur les chapeaux de roue avec « Mister Torture », un titre moderne et abrasif en forme de coup de pied au cul. Le refrain, comme les paroles, au cinquantième degré, rappellent la grande époque du groupe ; la mise en place est chirurgicale, la rythmique, en béton armé. Puissant, technique, bougrement efficace : tous nos doutes sont anéantis en l’espace de quelques secondes. Ajoutons que la production est pour une fois à la hauteur ; il est vrai que le contraire aurait été inquiétant.
La suite est inégale, car l’album semble courir deux lièvres à la fois. La première facette du disque, classique, est à mon sens la moins réussie. En dehors de « Mister Torture » et de « We Damn the Night », qui oeuvrent dans une veine Speed Mélodique plutôt brillante, pas grand chose à se mettre sous la dent. Les autres morceaux rapides (au pif « All Over the Nations » et « Salvation ») sont niais et insipides, tout justes bons à alimenter des faces B de single ou un album de FREEDOM CALL (c’est dire). A jeter dans la fosse aux tubbies !
La seconde facette de l’album, le « coté obscur » dira-t-on, est nettement plus intéressante. On passera sur les quelques ratages (« Mirror, Mirror », par exemple, et son refrain pour australopithèques), pour examiner les perles qui ornent The Dark Ride. « The Departed » et sa rythmique martiale, parfois proche d’un RAMMSTEIN, « Immortal » et surtout « Escaliation 666 » que les imbéciles s’obstinent à dénigrer, prouvent qu’HELLOWEEN sait encore créer du neuf tout en préservant sa personnalité unique. Un bon calcul. Enfin, l’album se termine avec un superbe morceau qui concilie l’ancien et le nouveau dans une fresque particulièrement poignante, le bien nommé « Dark Ride », un très grand morceau d’HELLOWEEN. Uli Kusch et Roland Grapow, responsables en grande partie de ce virage réussi, font montre en cette occasion de clairvoyance et d’audace artistique (c’est sûrement pour ça qu’on leur a demandé de poursuivre leurs recherches ailleurs… bonne chance avec MASTERPLAN, j’attend ça avec impatience !).

En conclusion, un album qui se laisse écouter, bourré de trouvailles et d’idées juteuses. Dommage que la citrouille souhaite à présent pourrir sur pied et ne plus explorer ces territoires pourtant prometteurs. Bah ! A l’heure actuelle, mieux vaut jouer du speed mélodique pour midinettes, comme ça, on rentre dans les charts. Weiki ne s’y est pas trompé, en embauchant à la place des deux licenciés Mark Cross (ex-Metallium) et surtout l’inénarrable Sascha Gerster, ancien guitariste du groupe de neuneu metal FREEDOM CALL, producteur officiel d’hymnes pour lutins. Y’en a qui ont du nez !

A suivre …


un grand merci à Arnaud !